Alors que Lara cherche un accès vers la station de métro désaffectée d'Aldwych, elle se fait canarder sur les toits londoniens. Elle désarme son adversaire qui finit par lui tomber dessus. Sous la cloche qui retentit fortement dans leurs oreilles, elle l'interroge :

Lara : Pour qui travailles-tu ?

John : Comment ?

Lara : Tu as très bien entendu.

John : Non, je vous assure, mais qu’est-ce que vous dites ?

Lara : Je répète, qui est ton employeur ?

John : Argh ! Mademoiselle Sophia Leigh.

Lara l'expulse pour se relever et le maintenir en joue.

Lara : Qui est-ce, qu’est-ce qu’elle fait ?

John : Je sais pas. Vraiment, j’en sais rien. J’élimine juste les gens, pour elle.

Lara : Ce ne sont pas les remords qui t’étouffent, visiblement.

John : Bah non ! Ça fait des années que je fais ça pour elle. Comme mon père et mon grand-père d’ailleurs.

Lara : Ah oui ? Quel âge à cette demoiselle Leigh ?

John : Je sais pas, autour de la trentaine, je suppose.

Lara : Je vois… (John reprend son arme, ils se tiennent mutuellement en joue)

John : Ouais, et pour certains contrats comme vous, on a une prime.

Lara : J’en suis flattée.

John : Je crois qu'après vous, je pourrais même prendre ma retraite.

Sans s’en rendre compte, il recule vers la cloche…

Lara : Dans ce cas, tu devrais faire attention… Pauvre cloche !

La cloche le percute et il est éjecté en l’air.

John : Aaaargh !

Lara : Profite bien de ta retraite !

Elle descend vers Aldwych en passant sous la cloche.

Lara vient de traverser toute la station d'Aldwych et finit par une chute de plusieurs mètres, tombant nez à nez devant le leader des Damnés, d'anciens cobayes de Leigh.

Lara : (prise par le bras) Aouh !

Robert : Alors comme ça, vous en voulez à Miss Leigh ?

Lara : C’est purement professionnel.

Robert : Pourtant, d’après ce que je vois, elle ne semble pas vous avoir défigurée.

Lara : Pourquoi, c’est votre cas ?

Robert : Oh… Et pourquoi je porte ce masque, selon vous ? Je n’ai plus de visage, bon sang ! Je suis venu à Londres et j’ai trouvé un travail tranquille : assistant de laboratoire pour la société de cosmétique de Miss Leigh. Pas d’expérience requise et un bon salaire, mais finalement, je me retrouve enfermé dans un caisson pendant des jours, noyé dans un liquide putride. Et quand nous sommes sortis, parce que j’étais loin d’être le seul, nous n’avions plus de visage, plus de chair, et après, on nous a simplement balancés dans les égouts, laissés pour morts.

Lara : Une expérience qui a mal tourné.

Robert : C’est ça, un simple cobaye. Mais ce n’est pas tout : quand j’ai voulu en finir, j’ai découvert qu’il m’était impossible de mourir !

Lara : Alors Leigh ne se sert pas seulement du météore pour créer des produits de beauté, mais aussi pour inventer un fluide d’immortalité !

Robert : Exactement, la beauté éternelle. Mais visiblement, ce n’est pas encore au point, elle a quand même gardé les meilleurs résultats pour elle-même. Écoutez, je ne sais pas ce que vous avez contre Leigh, mais je veux vous aider, en échange d’une… petite faveur.

Lara : D’accord, que voulez-vous ?

Robert : Une fiole de ce produit pour préserver les momies, le fluide qu’ils utilisent au musée d’histoires naturelles.

Lara : Du liquide pour embaumer… ?

Robert : Oui, pour la viande pourrissante, y a pas mieux. Le musée est plutôt intéressant à ce qu’on m’a dit. Vous allez apprécier.

Lara : Pourquoi n’y allez-vous pas vous-même ?

Robert : Une des Égyptiennes du musée est, paraît-il, très vexée : elle trouve son passeport pour l’éternité moins prestigieux que le nôtre. Je n’ai pas envie de m’aventurer là-bas pour qu’elle me lance une de ses malédictions, j’ai déjà assez donné comme ça… Mais tout ira bien petite, vous, vous mourrez facilement.

Lara : J'espère pas...

Lara entre dans le bureau de Sophia Leigh qui l’attend, stylo à la main…

Leigh : Mademoiselle Croft. Je suppose que vous avez décidé de signer.

Lara : Signer quoi ?

Leigh : Votre contrat chez nous. Vous comprenez, votre style de vie représente l’image idéale pour mes produits de beauté. Réfléchissez, vous n’auriez plus à porter ces affreux pistolets.

Lara : Non, mais j’aurais sans doute un affreux visage à en juger par vos dernières expériences.

Leigh : Mes quoi ?!

Lara : Oh oui, et ils sont toujours vivants. On ne peut plus vivants, même. Tout ce que je veux, c’est la relique.

Leigh : Bien-sûr, oui. Dans une autre vie.

Lara : Je ne serai pas si patiente.